Micro-Critique – Mary et la fleur de la Sorcière
Sans doute lassés des troubles internes suite aux bides successifs des précédents films du Studio Ghibli, le réalisateur Hiromasa Yonebayashi et le producteur Yoshiaki Nishimura quittèrent la maison Miyazaki pour former leur propre entreprise, le Studio Ponoc, afin de lancer leur propre carrière en indépendant.
Il est réjouissant d’assister à ces artistes très prometteurs tenter de s’affranchir de la référence de l’animation Japonaise pour les voir construire leur propre voie avec leur premier long-métrage qui n’a rien à envier à leur père spirituel sur le plan technique. En revanche ils auraient bien eu besoin de son aide pour combler leurs lacunes narratives.
Mary et la fleur de la sorcière, en plus de souffrir d’une sérieuse comparaison avec les films du Studio Ghibli, a le malheur de rester dans sa bulle au prix d’un potentiel à peine effleuré. En comptant des personnages secondaires trop en retrait, des antagonistes dont les motivations sont à peine creusées et la présentation d’une académie magique prometteuse qui ne dépasse jamais le stade de décors, Yonebayashi se concentre beaucoup trop sur sa personnage principale dont le parcours est une succession d’allers-retours dont l’ensemble est loin d’être aussi exploré que prévu.
Au moment où le film se termine, on regrette qu’il n’ait pas exploité de thématiques plus riches pour offrir plus qu’une simple expérience. Reste une animation irréprochable et la promesse d’un bel avenir pour ce jeune studio qui, espérons-le, osera prendre plus de risque pour pleinement atteindre la maturité.
Rayane Dahmani