Micro-Critique – Minority Report
Le retour de Steven Spielberg à la science-fiction dans les années 2000 s’est fait sur deux inspirations, sur Stanley Kubrick pour A.I Intelligence Artificielle puis sur Ridley Scott pour Minority Report adapté de l’oeuvre de Philip K. Dick sur un système sécuritaire soi-disant assez efficace pour empêcher les crimes avant qu’ils ne soient commis via un système de précognition.
Sans trahir son approche intimiste pour tout contrebalancer grâce au facteur humain déterminant dans la suite des événements, le maître du divertissement puise un maximum sur le pessimisme de Blade Runner tout en y apportant une froideur aux tons quasi-monochromes reflétant toute la fausse-simplicité et la véritable complexité qu’implique une telle juridiction sécurisant la population mais la privant de l’éventualité du libre-arbitre.
Le héros John Anderton est un personnage brisé et remodelé par le Pré-Crime, qui se retrouve dans une cavale qui le fait passer par toute les failles du système qu’il défendait. Le spectateur met parallèlement la pertinence de ce dernier en question grâce aux outils que le réalisateur met à sa disposition (les multiples sous-entendus sur la différence de point de vue pouvant tout changer dans une retranscription de la réalité).
Comme toujours chez Spielberg qui comprend et maîtrise ce dont il s’inspire pour la confronter à sa vision humaniste du monde.
Rayane Dahmani